Marguerite Yourcenar, Les Charités d’Alcippe, Liège, La Flûte enchantée, 1956, 37 p. Poèmes rédigés entre 1919 et 1955.
- Paris, Gallimard, 1984, 85 p. (édition revue et augmentée).
Recueil de 55 poèmes à formes fixes et rimés sur les sujets les plus divers : antiquité, mythes, guerre, lieux visités, dédicaces…, dont les sept fameux « Poèmes pour une morte » dédiés à Jeanne de Vietinghoff. Leur rédaction s’étend de 1919 à 1965 et l’auteur indique la date des révisions éventuelles.
Pas d'adaptations
Marguerite Yourcenar - ... Je crois qu'il aurait mieux valu jeter au panier ces premières productions. Cela dit, je suis souvent revenue aux mêmes sujets, car certains des poèmes qui ont paru dans Les Charités d'Alcippe, en 1956, sont basés sur ces thèmes-là. Donc les thèmes m'intéressaient. Il y avait déjà une « Villa Adriana », mais tout cela était bien mauvais, et naïvement « littéraire », comme presque tous les travaux précoces d'adolescents trop pressés d'écrire. (in Les Yeux ouverts, Le Centurion, 1980, p. 53).
Traductions : Anglais, Chinois, Espagnol (Espagne), Italien, Néerlandais (extraits), Roumain (extraits). Références complètes des livres ICI.
Premier paragraphe : Je me suis allongé sur le sable des grèves Où l’usure du monde a d’arides douceurs ; C’était l’heure étonnée où les astres se lèvent ; Recouvrant leurs longs corps de la nacre des rêves, J’ai vu venir à moi les Sirènes mes sœurs. J’ai vu venir à moi mes folles sœurs des rives, Qui chantent dans la nuit en un lugubre chœur, Amantes sans amour, à tout jamais captives, Qui n’ont jamais senti, dans leurs gorges plaintives, Gronder sous leurs seins froids le feu secret d’un cœur. Elles m’ont demandé ce chaud morceau de l’âme Qui tressaille au dedans comme un enfant conçu ; Ce balancier vivant, fait d’ombre et fait de flamme, Qui d’instant en instant s’accélère et se pâme, Navette d’un métier où le sang est tissu.
Réception critique : Mais Marguerite Yourcenar peut tout faire ; elle peut pincer toutes les cordes de la lyre, graves ou légères : ses poèmes, nourris de savoir humaniste, sont, pour l’esprit et l’oreille, signifiantes et inépuisables délices. La sobriété n’y fait jamais tort à l’intensité et je ne sais quel charme intime fait quelquefois ressembler se rimes à celles de Tristan l’Hermite ou au meilleur Agrippa d’Aubigné. (Emilie Noulet, in Synthèses, n° 137, octobre 1957, pp. 96-98.) D’autres articles disponibles dans la base de données documentaire.
Articles ou livres de références :
- Emilie NOULET, in Synthèses, 01/10/1957, pp. 96-98.
- François WASSERFALLEN, Aspects de la temporalité dans la poésie de Marguerite Yourcenar avant 1939, in Bulletin de la Société Internationale d'Etudes Yourcenariennes, n° 8, Juin 1991, pp. 53-69.
- Gérard DELOMEZ, La poésie dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, in Nord, Juin 1998, pp. 9-16.
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